et elles sont tombées dans les pièges des arnaqueurs de la photo de modèle!
(Le Parisien 04/01/2008)
Elles rêvaient de podium et de célébritémais n'ont vu du manne-quinat que l'envers du décor. Combien déjeunes filles sont chaque année victimes d'escroqueries voire de dérives bien plus graves ?jusqu'au viol ? en voulant marcher dans les pas des top-modèles ? Longtemps, la loi du silence a étouffé ces affaires. Par peur de mettre une carrière en danger. Par honte aussi. Mais le vernis commence à craquer. A mesure que l'omerta se brise, les dossiers s'entassent sur le bureau parisien de Me Laurence Benadiba qui a fait des dérives du mannequinat l'une de ses spécialités. Les victimes n'ont pas seulement 20 ans. Des adultes de 70 ans, adirés par la figuration, tombent aussi dans le panneau. Une pseudo-entreprise de casting est actuellement au c?ur d'une instruction exemplaire. James Chabert, président du Syndicat des mannequins professionnels, estime que cette société installée en région parisienne aurait fait plus de 2 000 victimes en quatre ans. « L'agence » recrutait en déposant des frises de numéros de téléphone sur les réverbères ou dans les couloirs des facs. L'affiche promet des places de figurants sur les plateaux de cinéma. A « L'agence », les « bookers » jurent un avenir prometteur aux apprentis mannequins qui versent alors 990 ? pour financer leur book. On leur propose des facilités de paiement avec la possibilité de contracter un crédit pour payer l'addition... Lorsqu'ils s'aperçoivent que l'agence n'est qu'une arnaque, il est trop tard « Les victimes ont voulu arrêter de rembourser leur crédit mais elles se sont retrouvées avec les huissiers à leur porte et des interdits bancaires », déplore le président du Syndicat des mannequins. Car la maison de crédit à la consommation, elle, était bien réelle.
230 sites sur le marché français
Dans cette affaire où l'on estime le nombre de victimes à deux mille, Me Benadiba a pour l'heure recueilli une trentaine de plaintes. « Les filles sont effondrées. Non seulement elles se sont fait dépouiller de leur argent, mais en plus leur rêve s'écroule. On leur a fait miroiter une carrière de mannequin. Elles se retrouvent endettées. On exploite leur fragilité. »
Avec l'explosion des castings sur Internet le risque s'est démultiplié. Il existe plus de téléréalité a encouragé les escrocs qui font leur business sur la crédulité des jeunes filles. »
Plus graves sont les dérives sexuelles. Derrière les sites de casting peuvent se trouver de vrais pervers. « Ils se disent photographes mais ne cherchent qu'à toucher, s'indigne le Syndicat des mannequins. L'innocence les attire. » Le témoignage de Marie (lire ci-dessous) n'est qu'un exemple parmi d'autres. « J'ai eu beau être sur mes gardes, je me suis laissé berner, et je me suis retrouvée seule avec lui dans cette chambre dTlôtel. » Sophie, 23 ans, a été violée. Le photographe lui fait le coup de l'agence qui ferme à 18 heures ? grand classique ? et propose de poursuivre l'entretien dans son appartement, à deux portes de là. Pourtant méfiante, la jeune femme s'est laissé convaincre. C'était son premier rendez-vous, elle ne voulait pas compromettre ses chances de réussir. Elle a déposé plainte le lendemain. Mais faute de témoignages similaires pour le moment le photographe peut toujours donner rendez-vous aux jeunes filles une demi-heure avant la fermeture de l'agence.
« Je suis méfiante, mais je n'ai rien vu venir... »
MARIE, 23 ans, a déposé plainte pour agression sexuelle
Vous avez vécu une expérience douloureuse en cherchant à travailler comme mannequin. Que s'est-il passé exactement ?
-Marie. J'ai déposé mes photos sur Castingfr, un photographe m'a contactée. Le premier rendez-vous a lieu chez moi, en présence de mon conjoint et de ma fille. Il se présente en costume-cravate, avec son appareil, deux parapluies, un ordinateur. Courtois, poli, trente-cinq ans d'expérience, dit-il. Il me met rapidement en confiance, discute avec mon ami, m'assure que j'ai un fort potentiel. La première séance se déroule dans le salon, sans vraiment de souci. A un moment il tente de m'embrasser dans le cou, je le repousse. Il n'insiste pas. N'auriez-vous pas dû vous méfier à ce moment-là ?
-Mon mari m'accompagne. Il discute à nouveau avec le photographe, voit que tout se passe bien et va faire un tour. La séance touche à sa fin lorsqu'il me demande une fiche détaillée de mes mensurations. Il commence par le tour de tête, le tour de cou, continue jusqu'au tour de poitrine. Là, il me demande de retirer mon soutien-gorge. Je refuse. Il insiste, explique que les sous-vêtements trompent les mesures. Je finis par le croire et je l'enlève. C'est là que tout dérapé
« Je me retrouve allongée sur le lit »
C'est-à-dire ?
-Il commence à me toucher les seins. Je ne peux
Vous ne trouviez pas étrange qu'il vous demande de vous déshabiller ?
Comment déjouer les pièges
? Ne jamais verser d'argent. Le casting doit être considéré comme un entretien d'embauché, rien de plus. Pas d'argent à verser donc, ni de caution à laisser. « II ne vous viendrait jamais à l'idée de payer votre patron pour décrocher un poste. Pour les castings, c'est pareil », résume Me Laurence Benadiba, avocate de l'association Stoppons les arnaques aux castings (Slaac). Oubliez aussi les annonces comportant des numéros surtaxés. « Dès lors que l'on vous demande ne serait-ce qu'un euro, partez en courant. »
? Vérifier l'identité des personnes. Le responsable du Syndicat des mannequins recommande de faire une recherche rapide sur Internet pour savoir qui se cache derrière ces sites. Infogreffe donne des informations très précises. « Les sociétés se font très souvent passer pour des agences de mannequins, mais n'en sont pas. La plupart du temps, elles n'ont pas de licence », poursuit l'avocate. Plutôt que de se jeter sur les annonces de la Toile, elle conseille d'ailleurs d'acheter les revues spécialisées en kiosque, « elles suffisent amplement ».
? Ne jamais accepter de se déshabiller. Pas besoin de se mettre en sous-vêtements pour faire prendre ses mensura- i tions. En pull et pantalon, c'est suffisant « Les mesures se prennent habillé, insiste Me Benadiba. Dès qu'on vous demande d'enlever le haut, fuyez et courez déposer plainte. » N'acceptez jamais non plus de photos dénudées. « Ce n'est pas comme cela que ça fonctionne. Les vraies agences de mannequins n'ont jamais recours à ces pratiques. »
? Un book ne s'achète pas à n'importe quel prix. Pour un book professionnel, avec des photos de qualité, comptez en moyenne 600 ?. « Les photos des books à 200 ? sont inexploitables », prévient James Chabert, du Syndicat des mannequins. L'amaque pointe « dès qu'on vous propose un book en vous faisant miroiter que d'ici deux mois vous décrocherez des contrats ».
Cet article est très intéressant mais il y a un point sur lequel nous ne sommes pas vraiment d'accord :
Il ne faut pas oublier non plus que ce n'est pas à la portée de tous de payer 600 / 800 euros pour se constituer un début de book.
Par exemple, lorsque nous proposons un book complet, cela implique 12 tenues différentes, maquillages et coiffures inclus. chaque changements de tenue avec maquillage et coiffure représente en moyenne 3/4 d'heure soit 9h auxquelles s'ajoutent les temps de poses : 1/2 heure minimum par tenue, soit 6h minimum. Faites le compte : 6 + 9 = 15h ! Il faut donc 2 jours de prises de vue pour réaliser un vrai book complet professionnel.
En conclusion, il faut comparer ce qui est comparable et qu'il vaut mieux parfois pour commencer un vrai bon début de book à 200 ou 300? plutôt qu'un soit-disant book complet professionnel fait une une après-midi.
Pour vous faire une idée de ce que proposent Jean-Loup et Myrtille consultez leurs sites et leus tarifs et conditions !